Les Bassins filtrants de Leers

 

Depuis fin octobre 2011, le syndicat mixte Espace naturel Lille Métropole s'occupe de la gestion et de l'entretien des bassins filtrants de Leers. « Ça fait tout juste un an, remarque Damien Comblez. Juste le temps qu'il fallait pour mener à bien le plan de gestion. Et on a eu beaucoup de travail... » Et l'hydraulicien de rappeler que ce site traite les eaux par phyto épuration : la goutte d'eau qui arrive dans le premier étang (« filtre planté ») met sept jours pour atteindre le dernier (« bassin de stockage »). Elle sera passée entre temps par les deux fossés et aura fait le tour de chacun des sept autres étangs. « L'eau qui sort de la station d'épuration de Grimonpont est de bonne qualité, assure le responsable. Tous les indicateurs le prouvent. Nous notons aussi beaucoup moins de mortalité piscicole

Après un an de prise en main, l'équipe technique met maintenant en place une opération « somme toute exceptionnelle », avec la mise à sec de huit des neuf étangs (le dernier est conservé en eau pour laisser un espace de vie à la faune). Une mise à sec en hiver : « Les ultraviolets vont éliminer les gènes pathogènes et le gel va faire exploser les graminées qui ne nous intéressent pas. Ce qui nous intéresse est en dormance en hiver ». L'opération durera une semaine. « On y va doucement, tranquillement, pour déstabiliser le moins possible la faune et la flore », assure Damien Comblez. Et ce n'est qu'à partir du 15 janvier que l'ensemble du site sera remis en eau. Durant ce temps, les techniciens procéderont aux travaux d'entretien, « pour une eau la plus pure possible. » Il leur faut pomper toute pollution en nitrite et en nitrate. Ils en profiteront aussi pour solutionner les problèmes rencontrés avec les rats (« Ils sont très nombreux et creusent des galeries. Nous allons amener de la terre et les reboucher »), avec certaines espèces de canards (« Ils sont devenus sédentaires parce que les gens leur donnent du pain ! »), avec les mouettes (« Elles ont élu domicile sur le toit de la station d'épuration ! »), avec les algues... (« Nous cherchons à transformer ces matières en sédiment pour les ramasser sans problème »). Une déstabilisation douce. « Et peut-être qu'on trouvera de nouvelles espèces limnicoles (qui affectionnent boue, vase, zones marécageuses). Les ornithologues suivent ça », conclut le responsable de l'entretien. Il lui reste, à lui et son équipe, à rassurer les habitants du quartier, les promeneurs, les pêcheurs... « C'est prévu, assure-t-il. L'opération vise à améliorer la biodiversité », leur rappelle-t-il. Avec la Fédération de pêche et la Maison de l'eau, un accord a été pris pour l'installation, cet hiver ou au printemps, de frayères qui permettront le développement naturel des poissons