L'Amical-Ciné reprend du service

L'embauche d'un salarié n'est pas un acte anodin en ces temps de crise. C'est pourtant le choix qu'a fait l'Amical-Ciné pour continuer d'assurer les projections.

Deux générations et pourtant le même amour du cinéma. À 25 ans Benoît Joachim remplace Alain Sailly qui a fait fonctionner bénévolement les projecteurs de l'Amical-Ciné pendant 40 ans. Le jeune homme, lui, est salarié. Le tout premier de l'association. Un choix audacieux en cette période de crise économique qui répond en fait à un besoin de compétences et de disponibilité. Le départ d'Alain Sailly a laissé un grand vide et l'Amical-Ciné a beau être un cinéma associatif, il accueille pas moins de 12 000 spectateurs par an, propose plusieurs séances par semaine, souvent en sortie nationale, et met en oeuvre le dispositif Collège au cinéma.

 

 

 

Benoît Joachim n'est pas novice en la matière. Originaire de Linselles, il a déjà exercé son métier dans des salles plus ou moins grandes à Toulon, Paris, Lille et Bousbecque après avoir obtenu son diplôme d'opérateur projectionniste en 2009. « Je connaissais bien le cinéma de Bousbecque (Le Foyer), j'y allais depuis que j'étais gamin. J'ai appris le métier là-bas », explique-t-il

 

 

 

Côté technique, Benoît Joachim est comblé par le matériel de l'Amical-Ciné (projecteur numérique 3D, son Dolby digital) même s'il conserve un faible pour le bon vieux projecteur 35 mm Kinoton. Ça tombe bien, il sera amené à l'utiliser pour les séances de Collège au cinéma dont les copies ne sont pas encore toutes numérisées. Pour le reste, Benoît Joachim reconnaît être « étonné de voir à quel point les Leersois sont attachés à leur cinéma ». Mercredi dernier, une trentaine de spectateurs ont assisté à la séance de reprise. « Un très bon chiffre pour une réouverture », s'enthousiasme Jean-Paul Deedene, le vice-président de l'Amicale laïque. De bon augure pour l'Amical-Ciné tout ça.

Hasard de la vie, il se trouve que Benoît Joachim connaissait aussi le cinéma de Leers pour s'y être entraîné pendant sa formation. « Ici contrairement à Bousbecque le projecteur 35 mm est équipé de plateaux. J'avais besoin d'apprendre à utiliser ce type de matériel, M. Sailly m'avait expliqué. » Le retour de Benoît Joachim à Leers s'est fait lui aussi un peu par hasard : « Je cherchais du travail, j'ai envoyé un CV. » Bingo. « Ici je fais un peu de tout, poursuit le jeune homme, la projection, la caisse, le contact avec les organismes professionnels, la programme avec Nicole Descamps (la présidente de l'Entente régionale cinématographique, )... »